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ÉDITIONS TANIBIS

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LES BELLES LETTRES

Catégorie : Nouveauté

Betty and co

Quelques nouvelles de L.L. de Mars, avec tout d'abord deux nouvelles chroniques de Comment Betty vint au monde :

« (…) Drôle d’entreprise que ce saut très sûr dans l’inconnu : L.L. de Mars relègue ce qu’on nommera son devenir-Caniff (jamais aussi prégnant, peut-être, qu’en la page d’ouverture du Quelques prières d’urgence à réciter en cas de fin des temps paru chez Les Rêveurs) aux oubliettes, quand tant d’autres auraient/auront capitalisé dessus et mené avec des carrières qu’on dira brillantes. C’est qu’il faut démordre de ce qui tente (« colère lisible » pour « éditeur esthète » dira Betty) et, plus largement, se défendre de tout ce qui menace l’écoulement des possibles, la somme ouverte des devenirs. Échapper au trait qui séduit, fuir la précaution qui dissuade, pour que la bande dessinée elle-même ne devienne pas un piège à Betty. (…) »
Jérôme Le Glatin, Du9

« Tout comme Docilités, mais de manière différente, Comment Betty vint au monde cherche à ralentir le lecteur. Ailleurs, les signes et le sens s’organisent de manière claire et intelligible, on les embrasse d’un coup d’œil et on avance dans les pages, souvent confortable, jamais entravé, et si l’on décide de s’arrêter, c’est avec le luxe du promeneur qui choisi de poser son regard un peu plus longtemps sur tel paysage car tel est son bon plaisir. Ici c’est différent, les pages résistent d’abord, le paysage est turbulent, mouvant, il faut s’y arrêter de force et s’atteler à la lecture, elle ne se fera pas toute seule. Cette violence faite au lecteur n’est pas gratuite, et surtout elle va de soi, car si le livre demande un effort (et déjà c’est quelque chose de rare et d’appréciable en bande dessinée), on y consent sans difficulté tellement les pages sont dès le premier regard d’une beauté plastique à l’attraction immédiate. Alors on s’y plonge, on prend son temps et ce qui au départ pouvait passer pour un bouillonnement graphique insaisissable est en fait une redéfinition de ce qu’est lire une bande dessinée. (…) »
Carton, Enculture

Quatre pages dans le supplément BD du n°91 du mensuel CQFD :

L.L. de Mars, CQFD

Et enfin deux flims :

Le lit du maçon (premier film du laboratoire vidéo Élémarsons)

Pauvre coeur des hommes (réalisé pendant les 24h de l'animation à Bruxelles)

Comment Betty vint au monde

Ces jours-ci, en librairies, enfin : Comment Betty vint au monde, par L.L. de Mars.

Comment Betty vint au monde

L'Enfance est un proverbe d'adultes ; les enfants passent leurs premières années de vie dans cette étrange atmosphère adulte au cours de laquelle ils entendront tous les jours louer la magie de l'Enfance sans qu'à un moment il ne semblent y être pris eux-même : à eux, en effet, on ne manquera jamais de rappeler qu'il faut être raisonnable. Adulte, l'injonction contradictoire poursuit sa vilaine mue sous la molle forme du Janus bourgeois, le papillon qui ne décolle jamais : pince-mi chante l'âme bienheureuse des enfants qu'il faut savoir garder toute sa vie, pince-moi désapprouve toute activité qui ne prenne pas en considération vertueuse la dure réalité de la vie.

Comment Betty vint au monde

La dure réalité de la vie est l'autre nom du double-bind dans lequel sont éduqués tous les enfants occidentaux à qui on apprendra aussi vite à prendre des crayons de couleurs qu'on leur apprendra à s'en débarrasser en dehors des heures de hobby.
Le hobby est la seule forme d'enfance tolérée dans notre monde de mort.

Comment Betty vint au monde

Betty est une petite fille que la raison adulte n'impressionne pas : elle fait durer quelque chose de déraisonnable un peu trop longtemps ; Betty travaille à sortir sa vie du proverbe où on la tient. Elle découvre que l'art peut être l'affirmation la plus puissante de la vie ; ce récit s'achève par la mort de Betty parce que dans un récit la mort n'est qu'une convention signifiant qu'on a clôt une première lecture. D'innombrables autres chapitres peuvent naître de chaque page, dans une autre direction. Un livre est le centre d'un infini concentrique.

Comment Betty vint au monde

Le hobby est la seule forme d'enfance tolérée dans notre monde de mort.

Comment Betty vint au monde

La limite de lisibilité du livre, de déchiffrabilité, a été placée en deçà de ses contours habituels pour freiner le mouvement de la lecture, pour ralentir celui des yeux, pour les tenir fixés un peu plus longtemps sur la page. Juste ce qu'il faut de contrainte pour commencer à voir que le dessin raconte tout ce que le texte serait impuissant à raconter.

Comment Betty vint au monde

« Tout au long de l’album, L.L. de Mars fait penser à un funambule qui ne se satisferait plus de cordes de plus en plus étroites sur des hauteurs de plus en plus élevées et qui, pour s’éprouver toujours davantage, chercherait sans cesse volontairement le déséquilibre que chaque fois, toujours presque trop tard, il réussirait à secourir, se sauvant d’une mort certaine, pour la plus grande frayeur de son lecteur, un jeu terriblement dangereux, soutenu par un texte admirable de poésie, de drôlerie et d’intelligence, qui ressemble à ses voyages dans des destinations inconnues. Ou à la prise d’une drogue hallucinogène et dangereuse. »
Philippe De Jonckheere, Le Portillon.

Comment Betty vint au monde

Comment Betty vint au monde, couverture

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Monstres en librairies

Depuis quelques jours dans les bacs :

les monstres aux pieds d'argile, couv

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les monstres aux pieds d'argile, extraits

Pour l'achat de l'ouvrage, votre libraire préféré se fera un plaisir de vous offrir ce monstrueux jeu de 7 cartes postales (dans la limite des stocks disponibles, cela marche aussi pour toute commande passée sur notre site) :

les monstres aux pieds d'argile, carte postale

Sirène des faubourgs apparaissant les jours de pluie.

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Singe relatant sa capture en Afrique à une assemblée d’académiciens.

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Minotaure égaré dans les égouts, se remémorant le plan de la ville pour en trouver la sortie.

les monstres aux pieds d'argile, carte postale

Coup de foudre entre Electric Man et la pin-up d’une marque de soda.

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Foire aux monstres : le jeûneur et l’avaleur de hot-dogs.

les monstres aux pieds d'argile, carte postale

Après un horrible cauchemar, Grégoire s’éveille, transformé en arbre.

les monstres aux pieds d'argile, carte postale

Foire aux monstres. Dans le sens des aiguilles d'une montre : homme-oiseau, sœurs siamoises, géant pileux, sirène, enfant marsupial et bicéphale.

Les échos d'une ballade silencieuse

Quelques articles sur Blood Song (disponible en librairies depuis jeudi dernier) sont parus ces jours-ci. Ils sont signés Cecil McKinley pour Bdzoom, Mikaël Demets pour L'Accoudoir, ou encore Alexis Laballery pour Parutions.com. N'oublions pas la critique de l'édition originale américaine de l'excellent Jessie Bi pour Du9.

Eric Drooker, The New Yorker

En bonus, la dernière couverture de Drooker pour le New Yorker. On peut en voir d'autres ici.

Blood Song, une ballade silencieuse

Tout juste sorti du ventre de l'imprimeur :

La bête se porte bien (300 pages, 1 kg), elle arrivera en librairies le 18 novembre et est par ailleurs commandable en ligne dès maintenant.

Blood Song, par Eric Drooker

Flood! Un roman graphique

On nous avait prédit un mois de novembre bien pourri, voire carrément diluvien. Le moment idéal pour inonder en grande pompe les libraires avec notre petit nouveau. Alors, comment aurions-nous pu — cher Monsieur — prévoir l'été indien ? C'était un plan parfait, le voici à l'eau.

Flood par Eric Drooker

Tant pis pour le plan, séchons nos larmes. Nous n'allions pas non plus attendre le déluge, ni même 2012... Depuis quelques jours, Flood!, premier roman graphique d'Eric Drooker, œuvre formidable et méconnue, muette et éloquente, politique et onirique, souterraine et aérienne, trône donc bel est bien dans toutes les bonnes librairies.

Flood par Eric Drooker

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