Cité irréelle, par D. J. Bryant
mercredi 11 septembre 2019 - En librairies
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Cité irréelle rassemble cinq histoires dans lesquelles il est question de passion et de haine, d’amour et de cruauté, d’hommes et de femmes jouant au chat et à la souris ; cinq histoires déstabilisantes où, comme dans un film de David Lynch, les apparences sont souvent trompeuses.
L’auteur prend un malin plaisir à plonger ses personnages tourmentés dans un univers mouvant et plein de chausse-trappes. Il met en œuvre des structures narratives sophistiquées pour retranscrire leurs émotions, complexes et parfois contradictoires. Il construit l'un des récits comme un ruban de Mœbius, donne à un autre une structure en miroir. Alternant les points de vue et multipliant les faux-semblants, l’auteur fait vaciller nos repères.
Le dessin de Cité irréelle impressionne par sa finesse, sa précision et sa diversité. Il n’est pas sans rappeler celui de Daniel Clowes, mais aussi celui des maîtres du comic book classique comme Steve Ditko ou encore des cartoons Hanna-Barbera.
Cité irréelle est le premier livre de l’auteur américain D. J. Bryant, diplômé de l’Art Institute de Seattle quelques jours après les attaques du 11 septembre. L’auteur aime également préciser dans ses entretiens qu’il dessinait la dernière page du livre au moment de l’élection de Donald Trump. Une manière de souligner que, dans le monde réel comme dans la Cité irréelle, l’avenir n’est jamais assuré.